Pourquoi la dimension mentale est-elle si importante aux échecs ?

Ah, l’importance du mental ….
C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur !
Probablement à vous aussi d’ailleurs, autrement vous ne seriez pas ici ! 😉

Pour répondre à cette question de « pourquoi le mental est si important aux échecs », réfléchissons aux caractéristiques de base du jeu d’échecs en compétition.

 

1) Tout se passe dans notre tête

Ça semble tout bête dit comme ça, mais c’est bien vrai !
Quand on regarde un footballeur jouer son match, on peut très clairement faire la différence entre la composante technique - c’est-à-dire  sa maîtrise du ballon, sa maîtrise des tirs, sa maîtrise des passes, etc., et sa composante mentale - ce qui se passe dans sa tête, sa gestion des émotions, sa concentration, sa motivation, etc.

Aux échecs, tout est mêlé. Tout se passe au même endroit : dans la tête. Aussi bien le mental que le technique. Comme j’ai pu le dire souvent à mes élèves : « Si on ne fait pas l’effort de les faire bouger dans notre tête, lorsqu’on réfléchit on passe notre temps à regarder un tapis avec des bouts de bois dessus ! »

2) Les échecs : un sport individuel

Là encore, rien de sorcier au départ. Mais c’est très important.
Durant la partie d’échecs, nous n’avons pas de coéquipier qui peut nous aider sur l’échiquier. Pas d’entraîneur avec lequel on peut discuter.  Au tennis, par exemple (autre sport individuel), le joueur peut quand même, durant le match, discuter avec ses supporters, ses proches, voire son entraîneur même s’il est loin dans les gradins.
Aux échecs, on est seul face à son échiquier. Seul à gérer tout ce qui peut nous arriver.

 

3) Le poids de la décision

Autre caractéristique forte du jeu d’échecs en compétition : le poids de la décision.
Une fois que l’on décide de son coup et qu’on le joue, impossible de revenir en arrière.  Même si l’on n’est pas content de la stratégie employée, même si l’on n’est pas content de la tactique dans laquelle on est rentré, même si l’on voit mieux juste après … tant pis ! Il faut continuer la partie avec la position telle qu’elle est maintenant.
Au tennis ou au poker par exemple, les coups sont indépendants : une fois le coup terminé, on peut employer une autre technique ou une autre stratégie. Pas aux échecs ! C'est aussi pour cette raison que commettre une gaffe est si dramatique ...

 

4) On ne peut pas s’exprimer

Durant une partie « sérieuse », on ne peut pas parler, ni s’exprimer … on ne peut même presque pas souffler. C’est-à-dire qu’on doit gérer ses émotions et ses humeurs soi-même, à l’intérieur. On est comme « bloqué », seul face à son échiquier. Au poker par exemple, on peut parler, on peut s’exprimer, on peut souffler pendant un coup … quand on est stressé ou énervé. Aux échecs, beaucoup moins.

 

Mais alors ... qu'attendons nous ?!

Les 4 caractéristiques que je viens de souligner (1/ tout se passe dans la tête, 2/ sport individuel, 3/ le poids de la décision, 4/ l’impossibilité de s’exprimer) montrent clairement que la maîtrise de son mental est fondamentale dans notre sport.

Si l’on est tous d’accord sur ce point, pourquoi ne pas travailler sur son mental ??!
Depuis pas mal d’années maintenant, les coachs mentaux ont fait leur apparition dans le sport de haut niveau. Dans le football, le basket, le hand' … ils accompagnent les équipes durant les grandes compétitions.  Au tennis aussi : de plus en plus, le préparateur physique est accompagné d’un préparateur mental. Cette approche s’est même développée au poker.

 

Pourquoi un tel engouement pour le coaching mental ? Eh bien parce que ça donne des résultats, tout simplement !
Pensez aux sportifs les plus connus. A tous les grands Champions que vous avez en tête. Bien sûr, ce sont les meilleurs de leur discipline. Techniquement, ils assurent. Mais qu’en est-il mentalement ? Vous semblent-ils forts ou faibles mentalement ? Quelles sont leurs capacités à se motiver, se concentrer, réagir face aux obstacles, se dépasser ? Je mettrais une petite pièce sur le fait qu’ils sont plutôt forts là-dedans aussi. Ou bien qu’ils ont un défaut à corriger, défaut tellement visible qu’il se voit de l’extérieur !

En tant que joueur d’échecs, vous avez sûrement l’habitude de travailler votre technique. Et c’est bien. Il sera toujours important de travailler les ouvertures, les finales, la tactique, les positions ouvertes ou fermées, les manœuvres de pièces, etc.

Ce que je vous propose, c’est de travailler en parallèle votre mental, pour devenir plus fort.
Vous savez, cet aspect qui est présent dans chacune de vos parties, et qui vous joue souvent des tours ? 😉

A vous de choisir, et surtout, à vous de jouer !

Bonne partie, Alain