On a déjà pu les prendre ou on les prend parfois, il est facile de de s’y réfugier … et malheureusement elles ont un effet négatif sur notre progression aux échecs.
Voici 5 attitudes que je vous propose d’abandonner aussi vite que possible 😉

1^ère Attitude : Penser que l’on maîtrise tout (ou rien) durant la partie

Penser que je maîtrise tout, ou que tout est en mon pouvoir, c’est ce qui s’appelle une illusion de contrôle. Sous prétexte que j’ai beaucoup travaillé, que je me suis bien entraîné, ou que je me suis préparé spécifiquement pour cette partie face à cet adversaire, je peux penser que c’est bon, je peux tout maîtriser. Presque comme si je pouvais contrôler ce qui se passe dans la tête de mon adversaire … Vous savez quand dans la partie on se dit « alors moi je vais jouer ça, puis lui il va jouer ça, alors je pourrai faire ça, c’est génial… » etc. Bien sûr, dans la vraie vie, cela ne se passe pas comme ça. Il s’agit véritablement d’une illusion, qui peut vous causer pas mal de déboires dans vos résultats.

Le contraire est également négatif : penser que l’on ne peut rien contrôler durant sa partie. Comme si nous n’avions aucune prise sur ce qu’il se passe. Le risque de ce biais est d’aller vers la superstition. Peut-être avoir un grigri, un objet magique, qui nous aiderait à avoir plus de contrôler sur ce qui se passe. Avec l’idée que notre réflexion ne suffit pas.

Là encore, bien sûr, ce n’est pas vrai : avec un peu de recul, on se rend bien compte que l’on contrôle ce qu’on pense, et surtout les coups que l’on joue !

Essayez donc d’avoir une vision la plus objective possible de ce que vous contrôler ou non durant vos parties. Cela vous aidera à renforcer votre pouvoir personnel, et votre confiance en vous ! 🙂

2^ème Attitude : Avoir du mal à se remettre en question

Cela arrive plus fréquemment que l’on croit. Avoir du mal à se remettre en question, c’est par exemple se dire régulièrement quand on perd une partie « je me suis fait arnaquer », « c’est l’autre qui a eu de la chance », « je ne méritais pas de perdre cette partie ». Ou alors être souvent énervé envers son adversaire, ne pas vouloir analyser avec lui la partie …

Et puis, autre comportement fréquent : se trouver des excuses. Toujours avoir une raison qui explique pourquoi ce jour-là on a mal joué. Dire ou se dire « Oue ben là je n’étais pas en forme », « Tu comprends hier soir il s’est passé ça et j’ai mal dormi », etc.

Ne pas se remettre en question est un défaut fréquent chez les joueurs d’échecs. En tant que sportifs individuels, on pense à tort que se remettre en question revient à se dévaloriser, alors que c’est l’inverse. N’importe quel champion de n’importe quel sport vous le dira : se remettre en question est primordial pour progresser. Ne pas le faire empêche d’apprendre de ses erreurs, et donc de progresser plus rapidement !

3^ème Attitude : Penser qu’analyser sa partie ne sert à rien

On les entend souvent, ces phrases, dans les tournois d’échecs : « Non mais là j’ai pas envie de l’analyser, de toute façon je sais très bien ce qu’il s’est passé, c’est quand j’ai joué ce coup-là que tout s’est joué, j’aurais dû jouer ça, etc. »

De mon point de vue on a toujours des choses à apprendre du débrief’ de sa partie, aussi bien sur le plan technique que mental. Ne pas le faire, c’est se priver de cet apprentissage.

Donc si vous voulez progresser … analysez vos parties ! 😉

4^ème Attitude : Penser que l’apprentissage, c’est linéaire

Ben oui, progresser c’est simple. « Là je viens de lire le livre de Machin sur les finales de pions, maintenant je maîtrise tous les concepts : les cases clés, la triangulation, les courses de pions, les sacrifices etc. C’est bon je maîtrise ! » Bien sûr ….. Si c’était aussi ... ça se saurait !

Ce n’est pas parce que l’on a travaillé sur un concept une fois qu’on le maîtrise, et surtout qu’on le maîtrise ad vitam eternam. Il va falloir travailler, encore et encore, plusieurs fois, pour pouvoir véritablement maîtriser une situation. C’est la même chose en ce qui concerne les erreurs commises en parties. Ce n’est pas parce qu’on a bien analysé sa partie, trouvé et compris son erreur que forcément on ne va plus jamais la faire ! Il nous est déjà arrivé à tous de commettre la même erreur à plusieurs reprises, et ça nous arrivera sûrement encore.

C’est normal. L’apprentissage n’est pas une ligne droite, il se constitue d’allers-retours, avec des erreurs par ci par là qui nous font progresser.

5^ème Attitude : Faire varier son jeu selon le niveau rencontré

Cela arrive plus fréquemment qu’on ne le croit. Ce n’est même pas conscient parfois. Il arrive à beaucoup de joueurs (moi le premier !) de faire varier son jeu en termes d’ouvertures, de style, et de niveau. Selon le niveau de l’adversaire ou de la compétition. Le fait de jouer un tournoi Live ou sur Internet. Bref, notre jeu change.

« Nan mais ça va là, c’est un petit tournoi, il n’y a que des joueurs plus faibles que moi, je peux y aller tranquille. Je vais essayer des systèmes un peu folkloriques à base de b3-Fb2 pour voir. Non je ne connais pas trop mais c’est pas grave, ce sera fun ! » ou alors :

« Je vais être super sérieux dans ces parties. Je vais jouer mes « vraies » ouvertures, m’appliquer, me mettre à fond dedans. »

Voir son attitude varier, donc potentiellement son investissement et son niveau de jeu varier en fonction du tournoi et de l’adversaire, c’est empêcher la démarche positive de jouer à son meilleur niveau dans chaque partie.

Malheureusement on est tous déjà une fois ou l’autre tombé dans ces attitudes négatives … Certains plus, d’autres moins.

Dans tous les cas, ce n’est pas grave : on peut travailler sur son mental ! 🙂

A vous de jouer,
Alain

Articles complémentaires :

1. Pourquoi le mental est-il si crucial aux échecs ?
2. Quels avantages avons-nous à travailler notre mental ?